lundi 16 juillet 2012

La route de la mort et les yungas


Les Yungas, une région de profondes vallées située entre l'Altiplano et l'Amazonie, nous attirent pour leur chaleur et leur verdure. L'altitude modérée et les précipitations régulières permettent la culture de légumes, fruits, café et coca.





C'est aussi un lieu de villégiature pour les paceños, habitants de La Paz.

La grande descente commence  à La Cumbre, un col à 20 km de La Paz et à 4 700 m d'altitude.





L'ancienne route qui reliait La Paz à Coroico à été surnommée "route de la mort", à cause de son étroitesse et des ravins vertigineux où tant de véhicules ont plongé, causant la mort de centaines de personnes.




Une nouvelle route est maintenant construite de l'autre côté de la montagne. La route de la mort fait aujourd'hui la recette des agences de tourisme qui organisent cette descente de 80 km et 3600 m de dénivellé ( de 4700 à 1100 m), à toute allure en VTT à double suspension, accompagnée par un guide et une voiture suiveuse. Nous ne ferons pas ce concours de vitesse mais prendrons notre temps. Ce fut un véritable bonheur de parcourir cet itinéraire dans le soleil du soir et du petit matin.









Nous bivouaquons dans la forêt et pouvons observer les perroquets et petits colibris.



 La nuit venue, les lucioles s'allument et dancent autour de nous. La végétation est luxuriante : arbres inconnus aux fleurs oranges, rouges, blanches, fougères arborescentes, ...
Mais après cette descente délicieuse, la vraie route de la mort fut pour nous la remontée à Coroico: 700m de dénivellé en 7 km de pavés et de pierres , sous la chaleur ( 3 h)...

A Coroico, douceur de vivre se conjuge avec amitié: malgré la barrière de la langue, les filles jouent à cache-cache, aux petits chevaux, au mikados et au mistigri avec Aicha et Ajava, leurs nouvelles amies.



Tupiza

Trop de froid à Uyuni nous donne envie de douceur, et nous reprenons la même ligne de train pour filer 200 kilomètres au Sud.
Tupiza ( 3000m ) nous séduit par sa douceur de vivre. La plus bolivienne des villes que nous avons traversé. Gentillesse des habitants, peu de touristes, un marché vivant où l'on peut manger...






























Les environs sont superbes: canyons et montagnes aux pierres de couleur rouge, cactus ( Christophe a testé les épines de près).








C'est un décor de western idéal, et nous en profitonspour faire une grande randonnée à cheval, fêtant dignement en ce 6 juillet 2012 les 12 ans de Violette.




Christophe a mis pour l'occasion sa chemise de conquistador blanche aux manches bouffantes, brodée de perles, achetée 2 euros à Emmaus Chambéry !




Il a également fait couper sa barbe par un coiffeur consiencieux, qui, visiblement effrayé par son état capillaire, a pris l'initiative de couper courts et bien plaqués ses cheveux  (enfin une tête qui doit plaire à mon père Jean et à ma cousine Elise !!!).





Nous allons également manger un plat de lasagnes pour l'anniversaire de Violette, qui est très contente !!

Une route magnifique et peu circulée nous attire en Argentine toute proche (nous roulons à côté d'un convoi d'ânes chargés de sel qui vont d'Uyuni vers l'Argentine), mais ce n'est pas notre itinéraire et nous prenons un bus pour La Paz.

mercredi 4 juillet 2012

Le Lipez et le Salar d'Uyuni




Avec nos copains français, nous louons un véhicule 4x4 conduit par Raoul, son chauffeur Quetchua avec qui pour partagerons de supers moments et partons pour 900 km en trois jours dans le grand sud Bolivien, a la frontière de l'Argentine et du Chili. Ce désert du Lipez, et plus particulièrement le sud Lipez, nous fascine par la beauté et le caractère insolite des paysages. Des geysers a 4 850 m d'altitude,



des eaux chaudes a 35 degrés dans lesquelles il fait si bon se prélasser par moins 10 degrés (en sortant, les cheveux des filles et la barbe de Christophe se retrouvent plein de glaçons en moins d'une minute !!!),



des lagunes vertes, multicolores ou gelées



et peuplées de flamants roses nous émerveillent,



de même que l'observation des chinchillas,



des petites autruches,



des vigognes ou encore des lamas.



Très peu d'habitants dans ce presque désert,



si ce n'est quelques agriculteurs dans le nord Lipez ( culture de quinoa) et quelques villages miniers, car le sous sol est riche en métaux précieux (bore, lithium, manganèse,...).
Nous dormons dans un petit refuge en Sud Lipez puis dans un hôtel de sel au bord du salar et profitons de nos duvets pour compléter les quatre couvertures des lits, pour ne pas avoir trop froid la nuit.
Il parait qu'on ne comprend bien un pays que lorsqu'on le visite dans ses conditions extrêmes : être ici au plus dur de l'hiver nous permet de voir aussi que les sud-boliviens ont la vie dure, sachant que les habitations ne sont pas chauffées et que l'eau gèle facilement même a l'intérieur.

Nous récupérons nos vélos au milieu du salar d'Uyuni. Ce désert de sel est grand comme presque la région rhone alpes ; il est issu du retrait d'une grande mer qui couvrait tout l'altiplano.

Sur le bord, pres d'Uyuni, les boliviens y trvaillent dur pour la production de sel.






Traverser cette immensite blanche seuls en velo nous procure un sentiment d'isolement.



Nulle part encore nous n'avions ressenti si fort le froid, même en plein midi en plein soleil.



Impossible en ce moment d'y camper, nous rejoignons la cote  nord du salar au pied du volcan Tunupa ou un petit village est censé disposer d'une auberge.



Mais l'arrivée a la tombée de la nuit fut rude, car le salar est en eau sur toute la cote...Violette part pied nus dans la saumure a - 5 degrés, Christophe porte successivement Céleste et Sylvie puis achemine les vélos...




Autant dire que l'acceuil chaleureux de la famille Aymara qui tient l'auberge de Tahua nous est du plus grand réconfort ! Nous nous sentons bien dans ce petit village isolé mais vivant et chaleureux.

Mais Céleste perd ses lunettes de soleil, ce qui nous interdit un retour en vélo sur le salar. Nous trouvons par hasard un (très rare !) véhicule qui rentre sur Uyuni et accepte de nous embarquer et retraversons  le salar en deux heures au lieu de deux jours en vélo... Là, pour le coup, nous sommes vraiment frustrés de n'avoir pas pu plus rouler sur le salar, car malgré les conditions extrèmes,  ce paysage est fabuleux et y être pleinement dedans en vélo nous émerveille.

Le salar, c'est très euphorisant quand tout va bien  :









Mais nous avons joué la prudence par rapport à cet environnement qui peut etre dangereux, comme nous l'avons vécu la veille, et comme nous l'ont montré les nombreux récits de notre guide et les tombes que l'on croise régulièrement.








Retour sur l'Altiplano bolivien : de Rurrenabaque a Uyuni


De Rurrenabaque, nous rentrons en avion á La Paz. Le survol de la foret, puis de la cordillère et enfin de l'altiplano avec la ville de La Paz nichée dans un grand canyon, constitue un bon cours de géographie.







Nous retrouvons le froid sec de l'hiver et remettons en état nos vélos qui ont subi quelques dégâts dans la montagne ( rayon cassé, crevaisons et beaucoup de poussière dans les dérailleurs).
La sortie de La Paz est rude, avec une circulation très forte, beaucoup de pollution due aux pots d'échappement des véhicules, et surtout l'altitude ( > 4000m) dont nous avions perdu l'habitude après une semaine en Amazonie.



Nous roulons néanmoins vaillamment ( 90 km / jour) car l'altiplano a le mérite d'être plat ! Le doublement en cours de réalisation de la route La Paz - Oruro nous permet même de disposer de quelques sections de route non encore en service, donc pour nous tous seuls !




Mais arrivés a Oruro, nous sommes quelque peu démoralisés par le caractère vraiment inhospitalier de l'altiplano : le froid qui nous glace du matin au soir et du soir au matin au plus fort de l'hiver, les paysages désoles,





... les villages déserts...



... ou les entrées de villes très sales a cause des déchets en vrac de partout...



...sans compter les camions et cars qui nous frôlent régulièrement en klaxonnant violemment.



Nous décidons de profiter du seul train de Bolivie et de filer en quelques heures a Uyuni, évitant ainsi 6 a 8 jours de vélo dans des conditions difficiles. Nous sommes un peu déçus de renoncer a la réalisation d'une liaison intégrale en vélo de Cuzco a Tupiza. Mais nous nous posons la question du "pourquoi on voyage en velo?". Pour nous, ce n'est pas un exploit ou un challenge à accomplir, mais une manière de nous déplacer en étant autonome, bien dans le paysage et pour rencontrer facilement des gens. Aucun de ces objectifs n'étant réalisé au cours de ce trajet sur le sud de l'altiplano, l'usage du vélo perd de son sens pour nous, d'autant plus qu'il y a un train qui embarque sans problème les vélos. Au final, ce choix au début un peu difficile s'avère très positif, car nous rencontrons dans le train une famille de français qui réalise un tour du monde en un an, avec deux enfants dont une fille Chiara (10 ans) qui devient vite très copine avec Violette et Céleste, un petit gars Gabriel de 5 ans plein de vie et des parents Géraldine et Stéphane avec qui Sylvie et Christophe prennent plaisir a voyager pendant quelques jours (sans compter que c'est bien sympa d'ouvrir une bouteille de vin chilien entre amis !!!).